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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 16:18

A l’heure où j’écris  ces lignes, le patrimoine des ministres n’a pas encore été dévoilé. Les commentaires sont pour l’instant purement spéculatifs, sauf en ce qui concerne Michèle Delaunay, Pierre Moscovici, Marie-Arlette Carlotti et les précurseurs verts. Spéculer sur le patrimoine des autres, d’ailleurs, c’est plutôt paradoxal, mais si l’on considère que les banques spéculent avec l’argent des autres, après tout, c’est assez logique.

Les commentaires sur cette transparence de possession voulue par François Hollande se révèlent très intéressants et méritent que l’on s’y attarde. Les ministres, les députés, ne sont pas forcément ravis de ce grand déballage, mais ils s’y plient. Ils y sont contraints, et il est probable que la plupart y seraient venus d’eux-mêmes, tant cela apparait comme une façon de se défendre de privilège et de malhonnêteté.

A droite, nos adversaires craignent « l’ère du soupçon, de la délation ». Ça, c’est drôle. Rappelons tout d’abord que la délation, c’est le fait de dénoncer l’autre, pas de se dénoncer soi-même. Pour autant que je sache, les ministres et les députés ne déclarent que leur propre patrimoine.

Quant à l’ère du soupçon, elle est bien antérieure à l’élection de François Hollande. Si François Hollande avait déclaré, pendant sa campagne, vouloir une République exemplaire, c’est bien parce que jusque là, elle ne l’était pas. Le soupçon nait de la rumeur, du célèbre « il n’y a pas de fumée sans feu » et la rumeur s’alimente surtout du manque d’information, du non-fait. Le meilleur moyen d’éteindre la rumeur, c’est donc de lui opposer des faits. Dont acte.

Il existe enfin un commentaire incroyable entendu depuis ce matin, sur la course à la pauvreté vertueuse : quand on est ministre et qu’on n’est pas riche, on ne mérite pas de se voir confier les clefs de la nation. Autrement dit, faites vos preuves dans la gestion de ce monde injuste où l’on peut s’enrichir en jouant avec les dispositifs les plus iniques et vous aurez ainsi montré que vous méritez de diriger le pays. Oui, là vraiment, on est loin de l’honnêteté, on est loin du service public, loin de l’engagement, de l’acte généreux, désintéressé. Décidemment, nous ne voulons pas tous construire la même société…

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